L’importance de la formation pour les soignants


« Oh non je vais devoir affronter une nouvelle journée de travail ! »
Cette phrase là nous l’avons tous entendue, peut être nous la sommes-nous déjà dite ?
En tous cas elle a déjà été prononcée autour de nous.

La formation est une piqûre de rappel nécessaire qui permet de se (re)connecter à soi, en considérant l’autre face à soi non seulement comme un patient, un résident mais surtout comme un être humain à part entière.
Chacun de ces êtres humains a une vie, une expérience, une richesse.

Etre soignant rappelons-le ce n’est pas travailler sur une machine, ni fabriquer un objet, ou vendre un produit, et certainement pas négocier un contrat.
Etre soignant c’est avant tout être en relation avec un autre que soi, une personne souffrante : le « soigné ».
Cet autre que soi, souffrant, nous renvoie à nos propres limites, nos propres craintes, nos propres questionnements.
Dans cet espace qui se crée entre le soignant et le soigné, dans cet « entre deux » les valeurs respectives de chacun peuvent être questionnées, voir ébranlées.
Les identifier est essentiel pour pouvoir être présent à soi d’abord afin de l’être aux autres ; être à l’écoute de l’autre, l’écoute de ce qui se dit mais également de ce qui ne se dit pas quand la parole manque.

Etre en relation, c’est avant tout être en lien.
Pouvoir interroger ce lien à partir de ce qui peut être inconfortable, des résonnances vécues dans la relation soignant/soigné mais aussi dans la relation entre collègues ouvre un champ de possibilités pour mobiliser ses ressources parfois ignorées jusqu’alors et créer de nouvelles opportunités de se mettre en relation avec l’autre, avec les autres.

Les journées de formation constituent également un dispositif de communication entre les soignants, communication, souvent baffouée par manque de temps.
Par conséquent, plutôt que déterminer uniquement la cause du « trop peu » dans la communication et d’être dans une attitude « passive », on peut devenir acteur en transformant le peu de quantité en une communication de qualité. De quelle manière ? En favorisant l’implication de chacun des participants, en valorisant les compétences qui de manière croisées, laisseront émerger de nouvelles idées collectives dans un climat de sécurité.
Dès lors, cette possibilité de pouvoir échanger entre pairs permet de faire voler en éclats les murs que certains ont pu ériger eux-mêmes afin de se protéger de leurs difficultés .

Voilà une des clés pour continuer à s’épanouir dans son travail ou lui redonner du sens.
En ne se limitant pas à de simples recettes, mais autour de ce qui fait « soin » entre le soignant et le soigné, sur ce qui fait « soin » pour soi-même, et sur ce qui fait « soin » entre collègues, nous prenons les précautions pour ne pas courir le risque de déshumaniser les interventions.

« J’ai le droit d’être fragile, j’ai le droit de ne pas savoir, et j’ai le droit de pouvoir le partager dans le cadre d’une formation »

Ces échanges ainsi que certaines nouvelles questions qui peuvent émerger lors de ces journées favorisent un processus d’appropriaton pour chacun des soignants.
Ce mouvement me semble s’inscrire dans une dimension éthique, de responsabilité et de transformation et participer au développement de compétences nouvelles à finalité humaine.

Katia Rizzi,
Psychothérapeute, Formatrice